Dans le cadre de son objectif visant la neutralité carbone d'ici 2050, l'UE a mis à jour ses normes liées aux émissions de CO2 pour les poids lourds en mai 2024. Ces derniers changements ont pour but d'accélérer le développement des véhicules à faibles émissions ou à zéro émission, et ils affecteront à la fois les constructeurs et les propriétaires de camions.
Les normes européennes liées aux émissions de CO2 ont été introduites en 2019, avant d'être révisées en mai 2024 dans le cadre de la stratégie Ajustement à l'objectif 55 de l'UE, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 55 % d'ici 2030 (pour atteindre à terme la neutralité climatique d'ici 2050).
L'évolution la plus importante de la norme est l'objectif de réduction des émissions des poids-lourd à l'horizon 2030, qui passe de -30% à -43% par rapport aux chiffres de 2019.
De nouveaux objectifs ont également été introduits, notamment une réduction de 65 % d'ici 2035 et de 90 % d'ici 2040. L'objectif initial de 15 % de réduction des émissions d'ici 2025 reste inchangé.
VECTO, l'outil de simulation développé par l'UE pour quantifier les émissions de CO2 et la consommation de carburant, continuera d'être utilisé pour calculer les valeurs et les classes d'émissions pour chaque véhicule. Il permettra également de suivre et de mesurer les progrès accomplis en vue des objectifs de l'UE pour la réduction des émissions de CO2.
De plus, les nouvelles normes liées aux émissions de CO2 s'appliqueront désormais à une gamme plus large de véhicules, englobant ainsi les configurations 6x4 et 8x4, et les 4x2 entre 7,4 et 16 tonnes. Elles s'appliqueront également aux remorques en raison de l'impact qu'elles ont sur la consommation de carburant d'un véhicule.
« Ces changements visent à accélérer la réduction des émissions de CO2 des poids lourds, en gardant en tête l'objectif de 2050, explique Ylva Dalerstedt, responsable de segment transport longue distance chez Volvo Trucks.
L'impact le plus important sera toujours sur les constructeurs de camions, qui devront investir encore plus dans le développement de technologies à faibles émissions ou à émissions nulles. Et avec ces changements, les fabricants de remorques seront également impactés. »
« À l'avenir, les propriétaires de camions devraient se voir offrir davantage d'options lors de l'achat d'un nouveau véhicule, mais aussi plus de possibilités de réduire leur impact environnemental. »
Les normes européennes liées aux émissions de CO2 s'adressent aux constructeurs de camions, et il leur incombera donc de développer des véhicules à faibles émissions ou à zéro émission pour contribuer à atteindre ces nouveaux objectifs.
L'impact le plus important pour les propriétaires de camions sera l'arrivée de nouveaux véhicules avec une empreinte CO2 de plus en plus faible et davantage d'options en matière de camions à zéro émission. De plus, les constructeurs de camions devront supprimer progressivement les véhicules et fonctionnalités ayant un impact négatif sur leur empreinte CO2.
« Non seulement les nouvelles motorisations vont se multiplier, mais les moteurs thermiques traditionnels devront gagner en efficacité si les constructeurs veulent atteindre ces nouveaux objectifs, explique Ylva. Pour les clients, cela entraînera une baisse de la consommation d'énergie et des économies. Cela leur permettra également de réduire leurs impôts et le coût des péages basés sur les émissions de CO2. Aussi, une bonne notation VECTO pourrait augmenter la valeur des véhicules d'occasion. »
Les propriétaires de camions seront donc confrontés à des choix importants : continuer à investir dans des motorisations traditionnelles ou explorer diverses options avec de nouvelles technologies, telles que les véhicules électriques à batterie ou les véhicules au gaz dès aujourd'hui, ainsi que les véhicules à hydrogène à l'avenir.
De plus en plus d'entreprises sont tenues de rendre compte avec précision de leurs propres émissions de CO2 . Dans certains cas, ces demandes proviennent de leurs propres clients mais aussi des gouvernements et des pouvoirs publics.
Par exemple, la Directive relative à la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) de l'UE, en vigueur depuis janvier 2023, indique que toutes les grandes entreprises opérant dans l'UE sont légalement tenues de rendre compte de leurs performances en termes de durabilité.
Cependant, bien que les notations VECTO puissent aider les entreprises à acheter des véhicules à impact climatique réduit, l'outil lui-même ne peut pas contribuer directement à l'élaboration de rapports sur la durabilité ou au respect des exigences CSRD.
"VECTO est basé sur une combinaison de simulations et de mesures et ne constitue pas une empreinte CO2 exacte", explique Ylva. "Pour cela, vous devez prendre en compte le kilométrage réel du véhicule et sa consommation de carburant. Il convient également de noter qu'il existe d'autres facteurs qui influent sur l'empreinte CO2 d'un véhicule, comme le conducteur et l'impact environnemental de la production d'énergie. Ces facteurs ne sont pas couverts par les simulations de VECTO. »
Il existe aussi une gamme de services télématiques et numériques qui permettent de mesurer avec précision la consommation d'énergie et les émissions de CO2 d'un véhicule en temps réel.
Lors de l'achat d'un nouveau camion, le calcul d'une analyse du cycle de vie (ACV) aidera à montrer son impact environnemental complet, y compris les émissions provenant de la production du camion et de la production de sa source d'énergie.
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